Méditation « Présence » ( dite de pleine conscience)
Une pratique de présence :
La méditation est une pratique de présence.
Pratiquée depuis de nombreux siècles dans des contextes tant religieux que laïcs, elle est universelle et répond aujourd’hui à un besoin de reconnexion.
Le Dr Jon Kabat Zinn œuvre depuis plus de trente ans à diffuser la pratique de pleine conscience (ou mindfulness).
Son programme MBSR (Réduction du stress par la pleine conscience) est proposé dans différents domaines (santé, psychothérapie, secteur éducatifs, sociaux, entreprises…) et pour tous publics. J’ai moi-même « enseigné » ce programme pendant plusieurs années.
Il y a une certaine tendance aujourd’hui à « instrumentaliser » la pratique de la méditation, à la présenter comme s’il s’agissait d’une technique de bien-être, de développement personnel ou de gestion du stress.
Or méditer n’est pas faire quelque chose.
C’est juste « être ».
Et « être » est notre nature profonde, une présence naturelle.
Ce n’est pas un état à atteindre, à perfectionner à force d’effort et d’entraînement.
C’est ce que nous sommes en essence.
Cependant la plupart du temps, nous n’habitons pas cette présence. Nous vivons « hors de nous-mêmes », notre attention étant comme capturée par le mental, cet incessant bavardage intérieur. La plupart du temps, notre esprit est occupé à commenter, analyser, comparer, juger… à anticiper le futur, à se projeter,…ou à ruminer le passé.
Nous ne sommes pas vraiment là !
La vie moderne, avec toutes ses sollicitations, renforce encore ce fonctionnement qui nous laisse insatisfaits et peut entraîner un réel mal-être : stress, anxiété, irritabilité, dépression, impulsivité, difficulté à se concentrer, mauvais sommeil, fatigue, réactivité émotionnelle, tensions relationnelles…
La méditation n’est cependant pas, en soi, une technique visant à réduire ou à gérer le stress et les émotions. Elle n’est pas non plus, en soi, une technique pour développer un bien-être, même si ces effets sont souvent le fruit d’une pratique régulière.
Une pratique d’ancrage dans notre « corps-conscience » :
Les pratiques méditatives nous permettent de nous « réincorporer », d’être là, juste ici, en nous-mêmes.
De nous déposer de plus en plus profondément au cœur de l’instant, d’entrer en contact avec notre expérience intime et vivante, de l’habiter de l’intérieur.
De nous ouvrir à une perception de plus en plus fine de notre corps, de nos sensations et émotions.
De découvrir, de reconnaître notre être essentiel, spacieux, ouvert.
A partir de cet « ancrage corporel », petit à petit, nous pourrons rencontrer ou « voir » les mécanismes mentaux , croyances, conditionnements … en lien avec notre personnalité construite qu’on peut appeler « petit moi » ou « égo », source de division intérieure et du sentiment de séparation.
Une pratique d’éveil du coeur :
Dans les pratiques méditatives, nous nous exerçons à entrer en contact avec notre expérience telle qu’elle est, avec ce qui se donne à vivre dans l’instant.
Il ne s’agit pas tant d’observer notre expérience. Il s’agit plutôt de la rencontrer intimement.
Dans cette pratique, nous cultivons une attitude de bienveillance, de non-jugement pour ce qui est en train de se vivre et de se manifester dans l’instant.
Nous apprenons à nous rendre disponible, à « laisser être » ce qui est là, quoi que ce soit.
Cette présence inconditionnelle et bienveillante est au coeur de la pratique et permet petit à petit une détente de l’égo ou du « petit moi ».
Nous avons tous et toutes été blessé(e)s au coeur. Nous avons dû nous protéger, voire nous « cuirasser » et nous souffrons de cette déconnexion.
La méditation est une pratique d’éveil et d’ouverture à l’« amour inconditionnel ».
« L’amour dont il est question ici n’est pas un état sentimental ni un attachement… C’est dans l’ouverture de notre coeur à ce qui est, quoi que cela soit, que cet amour devient perceptible… L’amour est là où la vie est rencontrée totalement.» (S. Millet)
